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labaki (nadine) - capharnaum



labaki (nadine) - capharnaum
(taille reelle)
Nadine LABAKI - Capharnaüm (2018)


Nadine Labaki, Zain al‑Rafeea, Boluwatife Treasure Bankole, Kawthar Al Haddad

À l'intérieur d'un tribunal, Zain, un garçon de 12 ans, est présenté devant le juge. À la question : "Pourquoi attaquez-vous vos parents en justice ?", Zain lui répond : "Pour m'avoir donné la vie !". Capharnaüm retrace l'incroyable parcours de cet enfant en quête d'identité et qui se rebelle contre la vie qu'on cherche à lui imposer.

Cest l’histoire d’un enfant qui n’existe pas. Zain, 12 ans, n’a pas de papiers, n’a jamais été déclaré par ses parents. Dans les rues de Beyrouth, ce maigrichon au visage boudeur mendie ou vend n’importe quoi pour rapporter quelques centimes à ses géniteurs qui l’exploitent et lui gueulent dessus. Zain est en colère contre eux : pourquoi l’ont-ils mis au monde s’ils n’ont pas les moyens de l’aimer ? Surtout, il s’est donné comme mission de protéger sa sœur de 11 ans, Sahar, car il sent bien qu’elle pourrait être donnée en mariage au plus offrant. Zain n’est pas au bout de ses peines, et de sa colère...

ce film est un torrent d’énergie qui emporte tout sur son passage, y compris ses propres défauts. Pour son troisième film, Nadine Labaki (révélée à Cannes, en 2007, avec Caramel) réussit un superbe mélo sur l’enfance en puisant à la source documentaire. Ici, hélas, on le voit, on le sait, tout est vrai, et les acteurs non professionnels ont vécu des histoires équivalentes. La mise en scène épouse les mouvements de Zain, la petite boule de nerf, qui marche dans ces rues de poussière sans s’arrêter, même quand il explique à sa sœur comment cacher qu’elle a ses règles (et, donc, qu’elle est bonne à marier…). Ce mouvement perpétuel est aussi une manière, pour lui, comme pour la réalisatrice, de laisser certains drames hors champ ou de ne pas s’y attarder.